VOUS AVEZ OUBLIÉ VOS IDENTIFIANTS ?

UNE TRADUCTION DU CORAN PAS COMME LES AUTRES

DU TEXTE SACRÉ

TRADUCTION ORIGINALE

le traducteur doit avoir une connaissance approfondie du dogme musulman et du contexte historique et social de la révélation.

Le CORAN pour les francophones

AHMED DERROUS

  • AHMED DERROUS

    Fils de fqih, mon père avait emboîté le pas à son père qui était lui aussi fils de fqih et, tout comme ses ascendants, il faisait de son métier de maître d’école coranique un véritable sacerdoce. Il se plaisait à rappeler à qui voulait l’entendre cette parole du Prophète de l’Islam : « Le plus méritant d’entre vous est celui qui a appris le Coran et qui l’a ensuite enseigné aux autres.»

    Assuré de s’être conformé aux prescriptions de ce hadith, mon père ne cessait d’afficher sa fierté d’avoir atteint ce but en faisant de son rejeton un fqih en herbe ! En effet, je n’avais pas tout à fait 12 ans lorsque mon maître et père s’est aperçu qu’il n’avait plus rien à m’apprendre puisque j’avais déjà appris par coeur les 60 chapitres du Coran.
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Le dur apprentissage des ficelles orthographiques et philologiques se poursuivra en concomitance avec les cours dispensés par l’école publique où, prenant le train en marche en plein milieu d'année scolaire, j’ai pu obtenir une place, et ce malgré ‘’un âge déjà avancé’’.

Là, la tête pleine d’un savoir dont je n’appréciais guère l’importance à l’époque, et l’esprit en friche, j’ai trouvé dans les cours dispensés par le maître d’école une passion ludique et un engouement tellement insatiable qu’après un cursus rapide et diversifié, je me suis trouvé, douze ans plus tard, lauréat de la prestigieuse Ecole d'Administration devenue depuis l'Institut Supérieur des Sciences de l'Administration.

Mon affectation au Ministère de l’Education Nationale en qualité d’Intendant universitaire m’a permis de continuer à évoluer dans un milieu tout à fait propice pour conserver les connaissances acquises et pour en acquérir de nouvelles.

C'est ainsi que mon passage durant six années en qualité de fonctionnaire et disciple à l'Université Qaraouyine de Fès m'a permis de vivre en contact permanent avec les uléma de cette autre non moins prestigieuse Institution.

Le souvenir émouvant que je garde des frères Daoudi n'a d'égal que le respect que je dois à leur mémoire.Je tiens à dédier cette oeuvre à ces grands hommes ainsi qu'à mes collaborateurs dont le dévouement me permettait de me libérer pour me consacrer à la recherche du bonheur d'apprendre. Je ne veux pas oublier mon maître et père à qui je dois tout. Se basant sur un postulat itératif, ‘’ la h’aya fi ddîne’’ (pas de tabou en matière d’enseignement religieux !), mon père ne semblait éprouver aucune gêne pour me donner les explications les plus osées.Que son âme repose en paix.

Le jeudi 20 décembre 1984, ce patriarche de l’enseignement coranique nous a quittés. Sans crier gare. Terrassé par un arrêt cardiaque, il n’a pas terminé le passage coranique sur lequel il semblait s’acharner, psalmodiant avec sa voix toujours enfantine‘’Tout fervents et pleins d’humilité, ils se prosternent en larmes, front au…’’. Il est parti ainsi subitement, le gosier empli de paroles divines. C’est le lendemain que nous l’avons confié au sol, cet élément qui correspond aun mot qu’il n’a pas eu le temps d’articuler lors de sa dernière psalmodie….Cet incident m’a rappelé la recommandation que mon père m’avait à maintes fois réitérée : « Mon enfant ! N’oublie pas le hadith du Prophète : ‘’le plus méritant d’entre vous est celui qui a appris le Coran et qui l’a ensuite enseigné aux autres.’’Tu seras donc assidu à la lecture collective du Coran afin que tu puisses en conserver la lettre et l'esprit.

Tu veilleras, surtout, à l’apprendre aux autres ! » Je m’y étais engagé et j’ai décidé d’apprendre le Coran aux autres, c'est-à-dire aux francophones, de quelque confession qu'ils soient et où qu'ils se trouvent.
A ma manière.
L’auteur

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